Reconnaissance et scandales
De nouveau en France à partir de novembre 1795, Girodet chercha à établir sa réputation de maître. Il présenta au Salon de 1795 son tableau d’Hippocrate, prit possession du logement et de l’atelier au Louvre que Noël, devenu son mécène à Paris, lui avait fait réserver et ouvrit un atelier d’élèves. Il essaya d’obtenir des commandes publiques et proposa en juillet 1797 à Talleyrand, alors ministre des Relations extérieures, d’effectuer un tableau retraçant la présentation de l’Ambassadeur de la Turquie au Directoire de la République française. Cette offre, faite le lendemain de la fête où le luxe et les costumes turcs l’avaient enthousiasmé, marqua les débuts de son intérêt pour le pittoresque oriental. Le projet ne fut pas suivi d’effet, mais Girodet, lauréat du concours de l’an VII (mars 1798) grâce à son Endymion, se vit confier l’exécution d’un tableau commémoratif de l’assassinat des plénipotentiaires français à Rastadt. Le changement de gouvernement après le coup d’état du 18 Brumaire en contraria l’exécution. En mai 1799, il remporta le premier prix d’encouragement décerné par le Jury des arts sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur. A l’exemple de la présentation privée et payante que David avait faite de son tableau des Sabines, il s’associa en 1800 avec Gioacchino-Giuseppe Serangeli, Pierre-Narcisse Guérin et Gérard pour monter une exposition commune en 1801. Ce projet, pour lequel Girodet réalisa un tableau d’Orphée ramenant Eurydice (non localisé), échoua en partie à cause de ses démêlés avec Gérard qui, de camarade, était devenu rival déclaré.