Les goûts encyclopédiques de l’artiste
Disciple de Léonard de Vinci, l’artiste manifestait des goûts éclectiques et une curiosité encyclopédique. Il aimait la musique, nécessaire à son art, jouait du violon — en cela modèle d’Ingres, comme en bien d’autres choses — et organisait chez lui des concerts privés. Collectionneur averti, il possédait un véritable cabinet de curiosités et secondait le physicien Antoine-César Becquerel, son cousin issu de germain, dans ses recherches sur les minéraux. Bibliophile et lecteur assidu, il accumula dans ses rayonnages plus d’un millier de titres. Féru de poésie, il écrivit un poème du Peintre (en six chants) dont il corrigeait les épreuves peu avant de mourir. Maniériste, il aimait à s’approprier le style de ses modèles et à les citer plastiquement comme à diversifier son art et à l’adapter à son sujet. La critique reconnut la pensée de Michel-Ange dans sa Scène de déluge et lorsqu’il réalisa sa Révolte du Caire, il avait à l’esprit les compositions historiques de Gros. Sa Tête de Vierge (non localisée), exposée au Salon de 1812, fut très admirée pour ses références à l’art de Raphaël et à celui de Léonard de Vinci avec lesquels elle soutenait la comparaison. Peintre et dessinateur de premier ordre, il s’essaya également à la miniature et se passionna pour la technique lithographique qu’il expérimenta en juillet 1816. Sur le modèle de John Flaxman, il composa des suites d’illustrations d’après l’Enéide de Virgile et d’après les poésies d’Anacréon. Ces dessins, qu’il avait commencés dès 1807 et auxquels il se consacra principalement à la fin de sa vie, furent gravés ou lithographiés après sa mort par ses élèves.