Commandes officielles et peintures d’histoire
Parallèlement à ces commandes officielles, que Girodet appelait « peintures d’apparat », il travaillait à des peintures d’histoire dans son atelier du couvent désaffecté des Capucines. C’est en ce lieu qu’il exécuta sa Scène de déluge (Paris, Musée du Louvre). Le tableau, aboutissement d’un projet qui prit naissance en Italie, obtint un tel succès au Salon de 1806 que les noms de Milton, Dante et Michel-Ange furent associés au sien. Le sujet, une famille prise dans une catastrophe naturelle, fait divers digne d’une scène de genre, fut traité par le peintre dans un très grand format réservé à la peinture d’histoire. Cette audace formelle et le choix du moment représenté, plus proche du mélodrame que du sublime, furent utilisés consciemment par l’artiste dans le but de faire, selon ses propres termes, « reculer les bornes de la peinture ». Ces innovations esthétiques ne laissèrent pas indifférents les critiques et l’œuvre, présentée en compétition avec les Sabines de David lors du concours décennal de 1810, lui permit de remporter le premier prix.