(Lyon 1756 – Lyon 1813)
Autoportrait
Vers 1795Né et formé à Lyon, Chinard part pour Rome en 1784, où il exécute de nombreuses copies réduites d’après l’antique ; en 1786, il remporte le premier prix de sculpture à l’Académie Saint Luc, qui n’avait plus couronné de sculpteur français depuis soixante ans. La période révolutionnaire lui vaut l’emprisonnement, en Italie tout d’abord, pour des œuvres à caractère républicain, à Lyon ensuite, pour un engagement jugé au contraire trop tiède par les autorités locales. Il réalise alors d’importants groupes en terre cuite magnifiant la thématique révolutionnaire. Avec cet autoportrait, inspiré d’un marbre antique représentant Eschine, Chinard ne donne pas de lui l’image d’un sculpteur au travail, mais plutôt d’un orateur romain, drapé dans son long manteau et chaussé de cothurnes. La présence du lion est une allusion à sa cité natale. La coiffure accrédite l’hypothèse d’une œuvre datant des années 1790-1795. Passant pour l’un des autoportraits les plus maîtrisés de toute la période néoclassique, cette œuvre appartint à Juliette Récamier, que Chinard rencontra vraisemblablement à Paris vers 1795, dont il devint l’ami, et qu’il portraitura dans les premières années du XIXe siècle sous la forme d’un célèbre buste à mi-corps. Probablement offerte en guise de témoignage d’amitié, la terre cuite revint ensuite à François-Alphée Récamier (1790-1875), neveu du mari de Juliette. Membre de la Société d’Emulation de l’arrondissement de Montargis, celui-ci la légua au musée de Montargis.