Etude pour le gisant du prince Albert

Henry de Triqueti
(Conflans-sur-Loing 1803 - Paris 1874)

Etude pour le gisant du prince Albert

1871

En 1864, le sculpteur Henry de Triqueti est choisi par la reine Victoria et sa fille, la princesse royale de Prusse, pour décorer les murs de la chapelle Wolsey, au château de Windsor. Deux ans auparavant, la reine a décidé de transformer cette chapelle en mémorial en l’honneur du prince Albert de Saxe-Cobourg, son époux mort en décembre 1861. Des liens unissent Triqueti à la famille royale, notamment à la princesse royale de Prusse qui fut vraisemblablement son élève dans les années 1850. Dès l’été 1864, l’artiste imagine un vaste décor, où de grandes compositions tirées de l’Ancien Testament illustrent de manière allégorique les œuvres et les vertus du prince. A partir de novembre 1867, l’artiste revêt les murs de la chapelle de grands tarsias, plaques de marbres de différentes couleurs, sur lesquelles il dessine à l’aide de gravures remplies d’un ciment coloré. Ces compositions sont entourées de bordures qui comprennent marbres, émaux, pierres semi-précieuses incrustées, ainsi que des dizaines de bas-reliefs en marbre blanc. Triqueti déploie une riche symbolique qui a pour but de célébrer les goûts du prince et d’asseoir le pouvoir royal. Ce n’est qu’après la guerre de 1870 que l’artiste installe les derniers panneaux du chœur, ainsi que le cénotaphe et le gisant du prince. La version définitive du gisant, beaucoup moins pacifique et recueillie que sur ce projet en terre cuite, soumis sans succès à la reine fin 1871, ancre l’image d’un soldat de Dieu, vêtu de son armure médiévale, épée à la main.

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