(Montargis 1767 – Paris 1824)
Scène d’Ossian
Vers 1800Girodet découvre la poésie d’Ossian, prétendument traduite d’œuvres d’un barde du IIIe siècle par l’Ecossais James MacPherson (1736-1796) au début des années 1800, à l’occasion de la réalisation du tableau d’Ossian recevant les guerriers français dans ses palais aériens pour la Malmaison. Il illustre ces poèmes à plusieurs reprises, tant sous forme de dessins que de peintures, en retenant principalement les scènes de rêve et de vision. Cette feuille appartient à un exceptionnel ensemble de huit dessins d’après Ossian, acquis par le musée en 1971, dont la technique mélange encre, gouache et pierre noire. Girodet représente ici les ombres d’un des nombreux couples mis en scène par le poète, peut-être Clamora et Colgal, qui « chevauchent sur les nuages » à la fin du chant de « Trathal » (texte dont Girodet recopie justement un extrait) ; à moins que ce dessin ne représente Ronnan et Sulmina, qu’Ossian voit « s’éloigner sur l’aile des vents » à la fin du chant de « Cathlava » ; ou que l’homme, qui porte une couronne, ne soit Fingal, père d’Ossian, dont la mort est évoquée dans le chant de « Berrathon ». L’influence de John Flaxman, que Girodet rencontre à Rome au début des années 1790 et qui publie des éditions illustrées de L’Iliade et de L’Odyssée entre 1792 et 1795, est particulièrement évidente dans la mise en page de ce dessin, comme dans la volonté de vouloir traduire un texte poétique par une suite d’images.